Grenoble en lutte contre le non-recours aux droits

Avec dix-sept actions pour favoriser l’accès aux droits, le plan d’action de la ville de Grenoble s’adapte aux nouvelles précarités. Annoncé à l’automne, il va se déployer dès cette année avec les associations et les partenaires. « L’idée est de repérer et d’accompagner les personnes en difficultés avant qu’elles ne s’enferment dans une spirale à la fois coûteuse humainement et financièrement, par exemple si leur santé se dégrade », explique Emmanuel Carroz, adjoint à l’égalité des droits et à la vie associative.

« La ville est moteur, poursuit l’élu mais ne peut pas tout faire, donc ce plan de lutte repose sur un multi-partenariat avec l’Agence régionale de la santé (ARS), la faculté de droit, la Fondation Abbé Pierre, les citoyens et tous les soutiens envisageables dans cette démarche ».

Équipes mobiles

Les publics les plus touchés par le non-recours aux droits ont été identifiés : les personnes âgées, les jeunes, les travailleurs pauvres et les familles migrantes. Réalisé en concertation avec l’Observatoire des non-recours aux droits et services (Odenore), ce « plan d’action pour l’accès aux droits et contre le non-recours » repose sur « l’aller vers » et l’outil numérique.

Pour que les institutions aillent davantage à la rencontre des publics en difficulté, la mairie souhaite la création d’une « équipe juridique mobile » et d’une « caravane des droits ». Elle va également recruter des médiateurs pairs de santé afin d’établir le contact avec les personnes en grande précarité. Côté numérique, la Ville met en avant sa plateforme Solidarités Grenoble, ainsi qu’une formation des professionnels des Maisons des habitants.

Une autre politique sociale locale

« Nous travaillons sur le budget puisque nous avons nos contraintes, mais nous ne voulons pas réduire les financements de l’urgence, raconte l’élu Rassemblement citoyen, de la gauche et des écologistes. Il va falloir transformer la politique sociale de la mairie avec les équipes mobiles qui iront au-devant des personnes apeurées ou dégoutées par la complexité administrative ».

La municipalité tient également à mettre l’État face à ses responsabilités en ayant recours au droit à l’hébergement opposable (DAHO) et au droit au logement opposable (DALO). « On ira jusqu’au contentieux s’il le faut, ce qui permettra éventuellement d’établir une jurisprudence », poursuit-il. Le plan, qui va se mettre en place progressivement dans l’année, fera l’objet d’une modélisation et d’une évaluation.

Lire aussi dans nos archives