Discriminations : l’origine, facteur de non-emploi

Une enquête menée auprès de 760 personnes d’origine étrangère par le Défenseur des droits montre que 60 % des répondants ont « souvent » ou « très souvent » dû faire face à des discriminations sur le marché du travail. Déjà démontrée par de nombreuses études, cette discrimination liée à l’origine est étayée dans le document par de nombreux témoignages, comme celui de cette femme studieuse de 25 ans : « Aujourd’hui, j’ai beaucoup de mal à trouver un emploi quand d’autres de ma promotion, moins sérieux, qui ont eu des problèmes avec leurs entreprises, souvent absents aux cours et qui s’en sont sorti avec tout juste la moyenne, ont trouvé un emploi ». Après l’origine, le prénom et nom de famille représentent le deuxième critère le plus discriminant, devant la couleur de peau et les convictions religieuses, essentiellement la religion musulmane. Dans quatre cas sur dix, faire état d’un de ces éléments lors du premier contact avec un recruteur engendre une discrimination, pouvant se solder par un refus d’entretien. Mais seules 8 % des personnes entament des démarches pour faire reconnaître leurs droits, la grande majorité faisant preuve d’un « certain fatalisme » face à ces différences de traitement. Autres conséquences : la démotivation et la perte de confiance en soi, l’acceptation du déclassement avec des postes moins qualifiés et l’envie de s’expatrier pour les plus qualifiés. Un autre rapport publié le 20 septembre par France Stratégie sur le coût des discriminations sur le marché du travail montre que les femmes d’origine étrangère sont fortement pénalisées, que les entreprises sous-utilisent « des potentiels humains élevés » et que les discriminations nuisent globalement à l’économie et aux finances publiques.