Consommation à moindre risque : la première salle inaugurée à Paris

Il aura fallu une loi et vingt ans de débats houleux pour permettre l’inauguration, aujourd’hui, de la première salle de consommation à moindre risque (SCMR). Adossé à l’hôpital Lariboisière dans le 10e arrondissement de Paris, cet espace de 430m2 géré par le CAARUD Gaia va permettre aux usagers de stupéfiants de consommer les produits qu’ils ont déjà en leur possession, sous la supervision d’un personnel qualifié.

Ouvert 7 jours sur 7 l’après-midi jusqu’en début de soirée, encadré par deux moniteurs éducateurs, deux éducateurs et un infirmier, ce lieu prévoit l’accueil d’une centaine de personnes par jour. Anonyme et gratuite, l’inscription fait l’objet d’un premier entretien et d’un contrat de bonne utilisation du dispositif. Ensuite, l’accès à un suivi médical et social est facilité. L’objectif est de réduire la mortalité, la morbidité, l’exclusion sociale et les troubles à l’ordre public liés à la consommation de drogues en espace urbain.

Stade expérimental

Pour calmer les protestations de certains riverains, l’association fondée en 2005 par Médecins du Monde s’engage également à gérer l’extérieur de la SCMR. Elle va organiser des maraudes quotidiennes dans les environs, réaliser un travail de responsabilisation auprès des usagers, et mettre à disposition des riverains une ligne téléphonique. Autorisée par la « loi de modernisation du système de santé » du 26 janvier 2016, l’expérimentation est programmée pour une durée de 6 ans.
À Paris, la salle ouvre au public vendredi 14 octobre, et une deuxième SCMR ouvrira à Strasbourg en novembre.