Haute-Garonne : la politique du pire

Arrêter tout hébergement hôtelier pour les femmes enceintes ou mères isolées avec enfant mineurs de moins de trois ans et pour les mineurs étrangers isolés : ne cherchez pas cette politique à Béziers… C’est en Haute-Garonne, département socialiste, que ça se passe.
Effectives depuis le 2 mai, ces décisions ont fait l’objet de deux arrêtés signés le 25 avril par le président Georges Méric. Les arguments ne varient pas, dans un département qui semble décidément porter la protection de l’enfance comme un fardeau trop lourd : dispositif saturé, difficultés financières, manque de solidarité interdépartementale pour héberger les personnes… Un plan de création de places ne débute que timidement, pour être mené à terme d’ici à 2020.

Sans un collectif de travailleurs sociaux qui assure 24h/24h depuis sept semaines l’accueil et la mise à l’abri des personnes et des mineurs, tous se retrouveraient à la rue. « La protection des mineurs est une obligation légale, le département est aujourd’hui hors la loi, déclare une éducatrice. Attend-il un drame pour mettre fin à cette politique ? »
Le Syndicat des avocats de France, le Syndicat de la magistrature et la Ligue des droits de l’homme ont dénoncé cette politique vendredi lors d’une conférence de presse et ont déposé un recours devant le tribunal administratif.

Le Conseil départemental, qui n’a pas fait du dialogue un pilier de sa politique sociale, n’a toujours pas répondu à nos demandes d’explications. Une éducatrice toulousaine a pour sa part choisi de prendre la plume pour exprimer son courroux auprès de "son" conseiller départemental. Nous ne manquerons pas de vous tenir informés de l’écho qui lui aura été réservé...