Affaire Denko Sissoko : nouvelle plainte et appel de la Sauvegarde

Les parents de Denko Sissoko, le jeune Malien décédé en janvier dernier après s’être défénestré du huitième étage de son foyer géré par la Sauvegarde de la Marne, préparent le dépôt d’une nouvelle plainte pour tenter de comprendre comment leur fils a pu mourir alors qu’il était pris en charge par la Sauvegarde de la Marne. Leur première plainte avait été classée sans suite fin juin par le procureur de la République. Des associations comme le Gisti et RESF vont, avec les parents, se constituer parties civiles et saisir un juge d’instruction en septembre. Le parquet avait conclu à une « absence d’infraction » et n’avait pu trancher « entre l’hypothèse d’un suicide ou une chute accidentelle ». Ses parents veulent en savoir plus.

Ibtissam Bouchaara convoquée

C’est parce qu’elle avait dénoncé les dysfonctionnements de ce même foyer que l’éducatrice spécialisée et déléguée du personnel, Ibtissam Bouchaara, avait été mise à pied en vue de son licenciement par son employeur, privée de salaire pendant deux mois. La mesure de licenciement a été annulée par l’inspection du travail et Ibtissam Bouchaara avait repris son travail dans une structure de la Sauvegarde où elle exerce depuis 13 ans. Mais son employeur a fait appel de cette décision… Il continue de lui reprocher un dénigrement de l’entreprise. « Un acharnement » selon les représentants syndicaux SUD, CGT, FSU, Solidaires, et les associations LDH et RESF, Solidarité migrants qui, dans un communiqué commun, appelaient à un rassemblement de soutien le 29 juin devant le siège de la Sauvegarde.
« Quoi qu’il m’en coûtera, je tiens à rappeler que je ne regrette aucunement ma position » affirme Ibtissam Bouchaara. Sa convocation à l’inspection du travail a été repoussée au 25 juillet, à Nancy à 200 kilomètres de son lieu de vie et de travail… Peut-être pour empêcher la mobilisation prévue en soutien. Elle s’étonne de l’obstination de son employeur alors que ses propositions pour améliorer l’accueil des mineurs isolés dans ce foyer sont en train d’être envisagées : plus de moyens humains, moins d’enfants accueillis, des locaux adaptés…