AS scolaires : intervention élargie à moyens constants

Actant la participation des assistants du service social dans la mission éducative, le ministère de l’éducation a récemment redéfini, par circulaire, les missions du service social en faveur des élèves.
Ce texte élargit le champ d’intervention des AS aux écoles primaires, aujourd’hui essentiellement limité aux collèges et les lycées. Ce redéploiement inquiète les syndicats et les professionnels puisqu’il s’exerce à moyens constants. « Nous savons qu’il faut intervenir dans le premier degré, souligne Agnès Saunier, assistante sociale et conseillère technique du bassin littoral nord de Marseille. Mais il n’y a pas les moyens d’intervenir correctement. Sur mon secteur il n’y a que des réseaux d’éducation prioritaire les plus en difficultés sociales (REP +) avec une dizaine d’écoles attachées. Actuellement, notre intervention dans le primaire se limite à du conseil téléphonique dans le cadre de la protection de l’enfance. »

Sous-effectif

Cette même circulaire rappelle le large éventail des missions des AS scolaires : prévenir le décrochage scolaire, lutter contre le harcèlement, contribuer à l’intégration du handicap, participer à l’éducation à la santé et à la citoyenneté, soutenir et accompagner les parents dans leur fonction éducative… et il y en a encore.

« Nos adhérents nous font déjà remonter leur malaise face à une surcharge de travail, constate Tiphaine Jouniaux, secrétaire générale du Syndicat national des assistants sociaux de l’éducation nationale. Nous restons en sous effectifs dans les collèges et les lycées, même si durant ce quinquennat nous avons obtenu la création de 305 postes. Si on voulait un service social de qualité pour l’ensemble des élèves, il faudrait créer des milliers de postes. »

Un choix éclairé par les AS ?

Cet investissement n’étant pas à l’agenda, la circulaire concède une couverture non exhaustive des établissements. La priorité est mise sur les collèges et écoles situés dans les REP +, les lycées pro, les Egpa, les établissements du milieu rural. « Même si dans certains territoires, nous jugeons que l’intervention est nécessaire partout, il va falloir prioriser les interventions, explique la syndicaliste. Notre combat consiste aujourd’hui dans la mise en place d’instances de réflexion incluant les AS, pour que la réalité de terrain nourrisse les choix, et que les recteurs ne soient pas seuls à décider. L’autre difficulté consiste à ne pas délaisser les autres. »

Déjà expérimenté dans plusieurs académies, ce redéploiement vers les écoles primaires devrait s’accélérer dès la rentrée prochaine, même si les modalités de sa mise en œuvre demeurent floues.