APL et CAP Petite enfance : la colère des professionnels

Il aura fallu peu de temps avant que le calme apparent dans le secteur social à la suite de l’élection d’Emmanuel Macron ne laisse place à un concert d’indignations. En cause, d’abord, l’annonce le 22 juillet de la réduction de 5 euros par mois dès le 1er octobre des aides personnalisées au logement (APL), versée à 6,5 millions de ménages français. Pour le Collectif des associations unies (CAU), qui venait d’appeler, par communiqué du 18 juillet, à leur revalorisation car elles « ne couvrent pas suffisamment les charges des locataires », ce fut la douche froide. Mesure « catastrophique », « brutale », « aveugle », symptomatique d’un déni de la réalité des plus pauvres : de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) au mouvement ATD Quart-Monde, toutes les associations actives dans la lutte contre la précarité sont vent debout. Présentée comme une mesure nécessaire pour endiguer les déficits publics, le gouvernement n’envisage pourtant pas, pour l’heure, de revenir en arrière.

Une « VAE maman » qui ne passe pas

Autre annonce fortement décriée, celle de la secrétaire d’État à l’égalité hommes-femmes Marlène Schiappa, concernant une « innovation » consistant à délivrer aux jeunes parents un CAP Petite enfance (NDLR : récemment réformé pour devenir « CAP Accompagnant éducatif petite enfance » à la rentrée) à l’issue d’une validation des acquis de l’expérience (VAE). Une mesure qu’elle souhaite cibler plus particulièrement pour les jeunes mères sans qualification. La Fédération nationale des éducateurs de jeunes enfants (FNEJE) a aussitôt fait part de son « indignation » face à ce qu’elle considère comme une nouvelle démonstration « de l’ignorance des enjeux de l’accompagnement des jeunes enfants et de leurs familles dans notre société ». Contre cette « dévalorisation » des métiers de la petite enfance, une pétition a été mise en ligne dès le 20 juillet. « Est-ce qu’on se pose la question de donner un CAP de pâtissier à notre voisin qui fait des (bons) gâteaux tous les dimanches aux repas de quartier ? » s’interroge ironiquement l’Association des collectifs enfants parents professionnels (ACEPP).

Ce n’est pas tout : les associations de défense des droits de femmes s’inquiètent de la baisse de 7,5 millions d’euros, soit 25% du budget du secrétariat d’État. Malgré les dénégations de Marlène Schiappa, cette baisse a bien été annoncée dans le Journal Officiel du 21 juillet.